Guillaume Debat

Guillaume Debat Maître de conférences en histoire moderne, mes recherches s’inscrivent à la croisée de l’histoire politique, des sensibilités et de la justice entre le XVIIIème siècle et le XIXème siècle en France. Si cette chronologie accorde une grande place à la Révolution française, elle n’évacue pas le XVIIIème siècle ni le début du XIXème siècle. En effet, je conçois mon travail dans l’articulation, sur la moyenne durée, entre histoire moderne et contemporaine.

J’interroge l’histoire politique et sociale de la fin du XVIIIème siècle avec un intérêt pour les questions liées à l’exercice de la violence. Plus précisément, j’accorde une place importante à l’étude de la justice pénale (peines, juridictions et personnel judiciaire) dans le contexte de la France révolutionnaire (1789-1799), du Consulat, de l’Empire ainsi que de la Restauration. J’interroge les conséquences, notamment à l’échelle locale – celle des départements – des réformes judiciaires et juridiques révolutionnaires. Je m’efforce de comprendre comment les tribunaux criminels ont évolué dans le contexte de la Révolution française, du Consulat et de l’Empire. Je propose de comprendre les réalités sociales de l’application de la justice en croisant une approche statistique et qualitative des exécutions et des exécutés. Il s’agit d’ajouter, à un décompte des peines prononcées, la compréhension des mécanismes répressifs, tant à propos des condamnés pour des faits liés à la Révolution que pour ceux de droit commun, et leur réception par la population. Bien que travaillant plutôt sur la justice criminelle, je suis intéressé aussi par l’étude de la justice civile.

L’histoire des sensibilités (émotions, affects, etc.) constitue une partie importante de mon travail de recherche. L’observation de leurs évolutions se réalise en effet sur un temps relativement long. Ainsi, je m’intéresse aux disputes entre physiologistes des Lumières sur la question de la douleur ou à l’émergence du « sentimentalisme », dans le sillage de la réception de John Locke. Il s’agit d’autant de débats qui, irriguant la société de la seconde moitié du XVIIIème siècle, nourrissent la décennie révolutionnaire, la période impériale et la Restauration, notamment à propos de la peine de mort et de la violence. Par ailleurs, j’ai retracé le paysage sensible de l’exécution afin de comprendre les résistances qui peuvent s’exprimer lors du spectacle de la peine de mort. Ce faisant, je m’efforce d’accorder une grande place au corps. Mes recherches s’inscrivent dans les travaux souhaitant interroger les réactions face à l’exercice de la justice à travers une approche « au ras du sol ». Emotions et sensibilités peuvent donc être intégrées à un sujet de master, mais seulement si celui-ci s’ancre d’abord dans un travail sur des archives à l’échelle locale.

Thèmes de recherches

    • Histoire de la violence à l’époque moderne
    • Histoire de la justice (XVIIIème - Restauration)
    • Histoire des milieux parlementaires à la fin de l’Ancien Régime
    • Histoire des émotions et des sensibilités
    • Histoire des représentations
    • Histoire politique et sociale de la Révolution française et du Consulat
    • Histoire de la peine de mort et des exécuteurs (XVIIIème - Restauration)
    • Histoire comparée de la peine de mort France/Japon

Sujets

Je propose particulièrement des sujets sur la période révolutionnaire et impériale. Cependant, des sujets sur le XVIIIème s. ou la Restauration sont tout à fait envisageables. Voici une liste, non exhaustive et non exclusive, de thèmes possibles pour des étudiant.e.s de master :

1. XVIIIème s.

- Pouvoirs et institutions dans des départements autour de Toulouse (justice civile, justice criminelle, généralités, etc.). Par exemple sur le présidial d’Auch (Gers).

- Vie culturelle à Toulouse pendant les Lumières (théâtre, salons, loges maçonniques, etc.).

2. Révolution française

- Vie politique pendant la Révolution à Toulouse (comités de surveillance, représentants en mission, etc.)

- La justice criminelle et civile dans le Midi toulousain pendant la Révolution (institutions, activité des tribunaux, personnel judiciaire, jurés).

- Sujet sur les exécuteurs des jugements criminels (les bourreaux) en France méridionale.

- Sujet sur les cimetières et la gestion des défunts à Toulouse (XVIIIème à la Restauration).

- Conflits et armées : sujet sur l’approvisionnement et les subsistances dans les armées des Pyrénées, dans le cadre de la guerre du Roussillon

- Emeutes et révoltes : sujet sur les mouvements paysans en Aveyron et les réactions des autorités.

- Sujet sur le clergé réfractaire dans les départements du Midi toulousain.

- Possibilité de travailler ces thèmes sur d’autres départements (Haute-Vienne, Creuse ou Corrèze pour les émeutes rurales ; Drôme pour le brigandage ; l’Ouest dans le cadre de la Guerre de Vendée), même si le travail sur les départements méridionaux est encouragé.

3. Début du XIXème siècle

- Tribunaux criminels de l’Empire, notamment les cours d’assises de l’Empire (à partir de 1810). Il serait sans doute intéressant d’étudier la possibilité d’un sujet, couvrant la Révolution française et l’Empire, consacré aux jurys et aux jurés pour la Haute-Garonne ou d’autres départements méridionaux.

- Justice civile pendant l’Empire.

- Institutions et vie municipale sous le Consulat et l’Empire à Toulouse, en Haute-Garonne et dans le Midi toulousain.

- Sujets divers sur la Restauration et le rétablissement de l’autorité monarchique à partir de 1815

Mots clés : Révolution française – violence – justice – institutions – peine de mort – émotions et sensibilités – histoire politique et sociale

Contact guillaume.debat@univ-tlse2.fr
https://framespa.univ-tlse2.fr/accueil/annuaire/annuaire-des-chercheurs/guillaume-debat#/